Ultr’Averne 2023

Mon expérience :

Après un échec en 2022 sur le défi Bordeaux-Paris, j’ai mis toutes les chances de mon côté. Plus de 7 000 Km depuis le 1er janvier, un parcours supérieur à 300 Km, enchainements de montée du Ventoux, une semaine à plus de 700 km et 12 000 de D+ … enfin des sorties accessibles à tous, simplement il faut avoir du temps .

Après une récupération de nos dossards mercredi 28 juin à Ambert, une petite nuit dans le gite de St Anthème, et nous sommes prêt pour le départ le jeudi 29 juin à 7h .

Parti pour réaliser le défi , mais il faut enchainer les cols :

Nous restons groupés sur les 50 premiers KM, mais une perte de l’éclairage de Bernard Q. sépare le groupe en deux. Les Ultras partent devant.

Une première pause s’impose à Courpière, il est 11h 30 et la chaleur est présente, mon pire ennemi est là. La digestion est difficile et m’oblige à ralentir mon train, afin de ne pas compromettre la suite.

Les Bernard se séparent à Chambon sur lac, je préfère prendre une vitesse en dessous, ce qui me conduira à arriver à Riom Es Montagne à 21h42. ( 248 km au compteur pour 5 200 de D+ )

Cette base de vie nous accueille très chaleureusement, le ravitaillement est copieux et varié. J’ai la chance de trouver un lit. Cet arrêt me permet de dormir 4 heures.

Le vendredi 30 juin je me réveille vers 2h30, il pleut, nous sommes 4 à bien vouloir laisser notre couchage à nos amis cyclos. Le temps du petit déjeuner préparé par nos soins ( j’ai préparé le café et par conséquent dosé à souhait) la pluie a cessé.

A 3h30 nous partons groupés à l’assaut du Pas de Peyrol dans le brouillard. Parti avec mes habits de la veille , je me change pour la descente afin d’avoir un équipement plus chaud et sec. La descente est périlleuse et le groupe éclate, chacun choisit son niveau de risque.

Je rêve d’un thé citron chaud, mais il faut patienter jusqu’au Prat de Bouc pour déguster ma boisson chaude attendu, il est déjà 9h30.

Je roule seul vers St Flour, et si mes problèmes gastriques ont disparu, je me sens fatigué et le doute s’installe concernant mon objectif de boucler le parcours en 42 heures.

Mon compteur m’indique 400 km et 7200 m de D+, il me reste théoriquement 165 km et 3500m de D+. Mon frère Joël m’appelle et m’indique que je suis 12éme sur mon parcours ! J’ai du mal à réaliser, mais à cet instant je sais qu’il m’est impossible de tenir mon rang.

Je m’installe à la terrasse d’une pizzeria, je me force à manger ( 1 pizza montagnarde & 2 boules de glaces) et boire ( 1 coca et 2 l d’eau) . Ensuite je tente de rejoindre la base de vie gérée par les organisateurs. superbe , elle est ouverte et des couchages sont à ma disposition. Je dors 1h30 , au réveil café et fruits, je suis un autre homme, la forme est revenue et mes compagnons d’un jour me persuadent de les accompagner afin de terminer le circuit.

Banco, je tente et me voilà reparti avec un rêve en tête. Les kms défilent à mon train et bizarrement je  ressens un apaisement car la forme semble m’accompagner.

Mais la nuit tombe, il faut mettre en place l’éclairage. En confiance avec mon GPS depuis le départ, il m’indique de suivre une départementale. Mon téléphone sonne , une fois, une deuxième fois, mon frère veut m’encourager ?  En fait non, grâce au suivit en direct via l’application Mymotion.dotvision.com, il m’indique que je suis hors circuit. Il a raison, je vois sur un panneau indiquant Issoire.

Panique à bord, comment rejoindre Ambert ( nbre de Km ? , Dénivelé ?) Joël m’indique mon chemin avant que le PC course m’appelle pour les mêmes raisons. En fait il me reste 55 km et m de D+. Je reçois un coup sur la tête, et là je me mets en mode survis, j’ oublis mes maux et un seul objectif rejoindre la ligne d’arrivée.

Il est 3h15, mon périple est terminé, un gros ouf de soulagement .

Je l’ai fait, joie que je ne peux pas partager vu l’horaire .

En définitive , fier de mon bilan,  pour la première fois j’ai rencontré des forces insoupçonnées qui étaient bien cachée en moi. Mais je pense que chacun d’entre nous est capable de trouver ses ressources, il faut simplement débrancher le cerveau et laisser son corps  gérer la situation. Le dépassement de soi permet d’aller au bout d’un ultra.

Un grand merci à l’organisation pour :

  • la beauté du parcours avec des cols et des petites routes magnifiques
  • la sympathie et les échanges avec les participants sur ce type d’épreuve
  • Leurs présences H24 sur les différentes bases de vie et à l’entière disposition des participants

Bernard B.